Dans cette tragédie romaine, Racine s'inspire de Tacite pour peindre Néron, «monstre naissant» qui n'a pas encore mis le feu à Rome, ni tué sa mère, ni Sénèque. Agrippine n'est pas moins importante dans sa passion, si actuelle, du pouvoir pour lui-même : sa disgrâce est le sujet de la pièce, autant que la mort de Britannicus. L'amour de Néron pour Junie, de Junie et de Britannicus, se mêlent habilement à cette ascension et à cette déchéance politiques. Si l'action est illusoire, les efforts des héros inefficaces, la catastrophe inévitable, le langage poétique porte témoignage de la condition humaine dans la grandeur.